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Guénola de Lhoneux : Une nouvelle ère pour le bénévolat éducatif en Belgique
Après plus de 15 ans passés dans le milieu scolaire en tant qu’institutrice et conseillère éducative, Guénola de Lhoneux décide début 2023 de fonder l’association Les ABS – Aidants Bénévoles Scolaires.
Elle est aussi conseillère pédagogique au sein de la Fédération de l’Olivier qui compte les pouvoirs organisateurs d’une vingtaine d’écoles du réseau libre.
Sa mission ? Ouvrir les écoles à la culture du bénévolat. Concrètement ? Offrir une aide bénévole sur mesure aux enseignants pendant le temps scolaire et les soutenir dans leur travail pédagogique.
Brigitte Ullens de Schooten : La fondation des Aidants Bénévoles Scolaires se fait dans un contexte actuel plutôt tendu au niveau de l’enseignement. Où vous situez-vous dans la mission éducative ?
Guénola de Lhoneux : C’est vrai que mon système de bénévolat s’inscrit dans une période contextuelle, disons, difficile. Nous vivons une grosse période de changement et de réformes et le système scolaire est à ‘flux tendu’. Mais en réalité le bénévolat scolaire est une démarche ‘win-win’, bénéfique à la fois pour les écoles et pour la société. L’enjeu social est évident, et reconnu par les élus, parce qu’il y a des écoles partout, que les problèmes sont partout, quels que soient les niveaux socio-économiques.
BUdS : Quelle place occupe le bénévole à côté de l’enseignant et quelle est celle des ABS à côté des directions d’écoles ?
GdL : Un bénévole ne remplace pas l’enseignant qui reste l’expert en apprentissage. Le bénévole est là pour aider l’enseignant, un élève ou un groupe d’élèves, dans un bon équilibre pédagogique. Et il ne s’agit pas non plus de mettre un bénévole derrière un enfant spécifique à la demande des familles. La demande doit venir de la direction qui identifie une mission dans une classe. Dans ce cas précis un projet peut se construire.
Actuellement nous accueillons les bénévoles qui sont assez nombreux vu notre référencement sur internet et nous répondons aux demandes des écoles, mais l’objectif est plutôt de se déployer comme facilitateur, donc d’être au service des écoles et de les accompagner à recruter elles-mêmes leurs bénévoles, à les gérer et les pérenniser. Notre but n’est pas de centraliser, mais d’assister, quel que soit le réseau, que ce soit en maternel, en primaire ou dans le secondaire, où nous entamons d’ailleurs une première expérience.
BUdS : Et si demain je souhaite être bénévole, y a-t-il des contraintes particulières ?
GdL : Nous recrutons tout profil sensible à la cause scolaire, ayant une parfaite maitrîse [KU1] du français, des affinités avec les enfants et apte à travailler en équipe avec des adultes. Si le bénévole vient du monde de l’éducation c’est un plus… Nous n’observons pas de problèmes au niveau des missions elles-mêmes. Quant à l’offre de bénévoles, elle est importante, mais elle est irrégulière, car les bénévoles postulent dans différentes associations ; nous devons être réactifs quand un profil nous convient.
L’expérience montre que le recrutement doit rester local et c’est pour cela que nous souhaitons que progressivement ce soient les écoles qui gèrent leurs bénévoles et les fidélisent.
BUdS : Actuellement vous répondez aux demandes des directions et vous proposez aussi des accompagnements sur mesure ?
GdL : Il y a énormément de besoins. Le but est d’offrir du soutien. Si une direction nous demande d’assister un enseignant sur le fil, la présence du bénévole va être bénéfique : tout le monde est gagnant. Le bénévole s’investit dans une mission que les enseignants accueillent favorablement, bien plus qu’avant. Les mentalités évoluent et c’est aussi une piste pour anticiper l’absentéisme.
On sait que le monde de l’enseignant s’est complexifié car les jeunes ont changé et la structure n’a pas évolué dans le temps. Il y a plus d’élèves allophones dans les classes mais aussi plus d’enfants à besoins spécifiques.
BUdS : Le chantier de l’éducation est énorme. 2 ans que l’association existe. Que faudrait-il aujourd’hui ?
GdL : Reconnaître [KU2] que le bénévolat favorise le bon fonctionnement d’une société, ce qui s’illustre un peu plus dans les pays anglo-saxons où les écoles sont plus ouvertes. Par ailleurs ma volonté est de fonctionner avec la Fédération Wallonie-Bruxelles et de travailler en cohésion.
Ensuite, entendre les acteurs de terrain dans leur charge. Notre système provoque des inégalités scolaires exemplaires et un profond sentiment de culpabilité chez les enseignants !
3% des enseignants seulement se sentent reconnus… On ne peut pas rester sans rien faire !
Contact : www.lesabs.be